L’économie à la demande du Canada a été stimulée par la pandémie, mais les travailleurs et les entreprises sont aux prises avec un décalage au niveau des paiements
Publié : le 28 mai 2021
Une nouvelle étude montre que la pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation du nombre de Canadiens liés à des contrats à court terme ou au travail indépendant, comme les chauffeurs de covoiturage, les rédacteurs et graphistes indépendants ou les agents contractuels. Plus d’un adulte canadien sur dix (13 pour cent) est maintenant un travailleur à la demande et plus d’une entreprise canadienne sur trois (37 pour cent) emploie ce type de travailleur.
L’un des principaux facteurs qui contribuent à l’augmentation de leur empreinte est l’incidence économique de la pandémie, qui s’est traduite par une baisse générale de la production réelle des entreprises canadiennes en 2020. Parmi celles-ci, quatre pour cent ont fermé temporairement en 2020 et demeurent fermées, et une tranche supplémentaire de 37 pour cent n’est que partiellement opérationnelle.
Parallèlement, les entreprises fondées sur le travail à la demande, comme les services de livraison dans les villes et les banlieues du Canada, ont connu une demande importante tout au long de la pandémie. À ce titre, environ trois Canadiens sur dix déclarent utiliser les services de livraison plus souvent qu’avant la pandémie.
Les travailleurs à la demande et les entreprises qui les emploient ont les mêmes exigences en matière de solutions de paiement : ils veulent des méthodes de paiement rapides, pratiques, sûres et traçables. Cependant, l’étude indique qu’il y a un décalage entre la façon dont les travailleurs à la demande sont payés et leur préférence à cet égard.
Près de 40 pour cent de ceux qui participent à l’économie à la demande souhaitent voir des améliorations dans la façon dont ils sont payés. Les travailleurs à la demande ont déterminé deux domaines clés à améliorer : ils souhaitent être payés plus rapidement et être en mesure de suivre ces paiements plus efficacement. Bien que des options de paiement soient disponibles (comme le dépôt direct, qui est rapide, sûr et pratique), les chèques et le Virement Interac continuent d’être préférés par les petites et moyennes entreprises (98 pour cent des entreprises canadiennes), ce qui ne tient pas compte des préférences des travailleurs à la demande. La modernisation des systèmes de paiement du Canada et l’introduction des paiements en temps réel permettront d’offrir des solutions pour l’économie à la demande.
En bref
Changements dans les caractéristiques socio-démographiques des travailleurs à la demande
La pandémie a non seulement stimulé l’économie à la demande, mais elle a aussi entraîné un changement dans sa composition démographique. On constate entre autres qu’elle attire un plus grand nombre de travailleurs âgés de 35 à 54 ans (11 pour cent), de femmes (10 pour cent) et de personnes vivant en banlieue (11 pour cent).
PROFIL DES TRAVAILLEURS À LA DEMANDE CANADIENS
L’économie à la demande conserve son profil de travailleur de base
Bien que l’économie à la demande soit devenue plus répandue en raison de la pandémie, elle est encore en grande partie composée de travailleurs qui correspondent à un profil bien défini, soit principalement des hommes, jeunes (18 à 34 ans), vivant en ville, bien instruits et à faible revenu. Ils travaillent habituellement à leur compte ou dirigent leur propre entreprise et envoient souvent de l’argent à l’étranger.
PROFIL DÉMOGRAPHIQUE DE BASE DES TRAVAILLEURS À LA DEMANDE
Les travailleurs à la demande ont des préférences en matière de paiements numériques
Dans l’ensemble, les travailleurs à la demande sont très enclins à adopter les paiements numériques. Ils sont également plus susceptibles d’utiliser fréquemment des méthodes de paiement électronique comme le transfert électronique de fonds (TEF), le Virement Interac et PayPal que les autres travailleurs.
Ils privilégient les paiements mobiles
Environ la moitié des travailleurs à la demande (49 pour cent) ont utilisé les paiements mobiles (comme Apple Pay, Google Pay, etc.) au cours du dernier mois, et effectuent fréquemment des paiements mobiles en appuyant leur téléphone sur un terminal sans contact dans un magasin (80 pour cent).
HABITUDES DE PAIEMENT DES TRAVAILLEURS À LA DEMANDE
Ils préfèrent être payés par paiement électronique
Les paiements électroniques sont le moyen principal et préféré des travailleurs à la demande pour se faire payer. Environ deux travailleurs indépendants sur cinq sont payés par Virement Interac ou par dépôt direct, et 45 pour cent d’entre eux préfèrent ce mode de paiement.
Les travailleurs à la demande sont aussi souvent payés en argent comptant ou par chèque
Ces modes de paiement comptent pour 27 pour cent des paiements qui leur sont versés. Toutefois, seulement 19 pour cent d’entre eux préfèrent être payés par chèque, et 22 pour cent en argent comptant.
Les travailleurs à la demande veulent des paiements plus rapides et traçables
Malgré le fait que les travailleurs à la demande souhaitent recevoir des paiements rapides, sûrs et traçables, ce n’est pas le cas actuellement pour de nombreux travailleurs. Pour un travailleur à la demande Canadien sur cinq, il faut actuellement au moins deux semaines pour être payé une fois le contrat terminé. De plus, les travailleurs à la demande qui sont payés le jour même de leur contrat sont principalement payés en argent comptant (59 pour cent), ce qui crée des difficultés en matière de traçabilité.
Entreprises employant des travailleurs à la demande
Plus d’une entreprise sur trois (37 pour cent) au Canada emploie des travailleurs à la demande. Les grandes entreprises sont plus susceptibles que les PME d’employer des travailleurs à la demande (51 pour cent contre 36 pour cent). Ces entreprises sont habituellement de taille modeste (revenus annuels de 10 M$ à 100 M$). Elles paient généralement ces travailleurs par chèque ou dépôt direct.
Les PME qui emploient des travailleurs à la demande sont plus souvent de grandes PME (500 000 $ à 10 M$ de revenus annuels), et elles les paient généralement par Virement Interac et par chèque. En général, les facteurs qui motivent ces modes de paiement sont la rapidité, la facilité de suivi et la commodité.
COMMENT LES PME PAIENT-ELLES LES TRAVAILLEURS À LA DEMANDE?
COMMENT LES GRANDES ENTREPRISES PAIENT-ELLES LES TRAVAILLEURS À LA DEMANDE?
Décalage entre les préférences de paiement et le mode de paiement actuel
Pour de nombreux travailleurs à la demande, il y a un décalage entre la façon dont ils sont actuellement payés et le mode de paiement qu’ils préfèrent. Dans l’ensemble, ils veulent avoir un meilleur accès aux transferts électroniques et au dépôt direct et moins dépendre des paiements par chèque et en argent comptant.
PRÉFÉRENCE DE PAIEMENT DES TRAVAILLEURS À LA DEMANDE PAR RAPPORT À LEUR MODE DE PAIEMENT ACTUEL
En conclusion
Les travailleurs à la demande et les entreprises qui les emploient ont les mêmes exigences en matière de solutions de paiement. Ils veulent être en mesure d’envoyer et de recevoir des paiements rapides, faciles à effectuer et traçables. Cependant, il y a un décalage important entre la façon dont les travailleurs à la demande sont payés et leur préférence en la matière. Cela montre qu'il est possible de faire évoluer les solutions de paiement dans le secteur du travail à la demande, tant pour les travailleurs que pour les entreprises. Une solution de paiements capable de résoudre ce besoin ou ce décalage permettra d’améliorer l’efficacité globale de l’économie à la demande et, par conséquent, de l’économie canadienne.
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À propos de l’étude
Les conclusions de ce rapport proviennent de sondages sur les tendances des consommateurs et des entreprises en matière de paiements menés en 2020 par Léger et Paiements Canada (phase 1). Remarque : Certains renseignements contenus dans le présent rapport proviennent de phases supplémentaires de l’outil de suivi des sondages et font l’objet d’une mention, le cas échéant. La partie de l’étude portant sur les consommateurs s’appuie sur des entrevues en ligne réalisées auprès de 1 500 adultes canadiens entre le 5 et le 15 mars 2020. Sa marge d’erreur est de +/- 2,5 pour cent. L’échantillon est représentatif de la population adulte canadienne à l’échelle nationale. La partie de l’étude portant sur les entreprises s’appuie sur des entrevues en ligne réalisées auprès de 509 entreprises canadiennes (401 PME et 108 grandes entreprises), entre le 30 mars et le 7 avril 2020. La marge d’erreur pour cette étude était de +/- 2,5 pour cent.